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Témoignages > Dominique GrouxJ’ai toujours pensé que la vie est faite de rencontres, d’alignement de planètes, de partages, d’échanges… La rencontre avec Monique remonte en 1995… c’était hier ! C’est grâce à Martial Vivet, qui était membre de mon jury de thèse, que j’ai pu faire sa connaissance.Monique a ensuite fait partie de mon univers de recherche. Elle m’a transmis, dès les premiers jours, la passion de la recherche, ce goût d’échanger, de chercher l’excellence, une contribution originale, d’engager des projets de recherches collectifs. En 30 ans, nos chemins se sont toujours croisés. Tout d’abord dès 1995, en tant qu’expert du pôle régional de recherche NTE (Nouvelles Technologies Éducatives) du Conseil Régional de Picardie ; pôle que j’animais. Les recherches abordées dans ce pôle, concernaient l'évaluation de nouvelles pratiques pédagogiques, et l'étude de leur impact sur l'ensemble des acteurs et organisations de l'éducation et de formation. Jusqu’en 2003, et ce grâce à sa vision toujours novatrice, Monique dans le cadre de son expertise, a conseillé, guidé, accompagné et permis aux projets du pôle, de mieux appréhender la nature de la transformation digitale, et d’anticiper celles-ci dans les systèmes d’apprentissage. Monique a toujours mis en exergue la richesse, la pertinence et la complexité des sujets de recherche abordés, grâce à sa posture intellectuelle tournée vers l’avenir. Du point de vue personnel, ses conseils et soutiens m’ont permis d’impulser l’émergence et la reconnaissance du pôle, mais aussi celle d’une équipe EIAH à l’UPJV. Nos chemins se sont aussi croisés au sein de l’ATIEF ou bien encore dans le réseau IFIP. Toujours grâce à son accompagnement avisé, j’ai pris la Vice-Présidente de l’ATIEF en 2004. En 2003, j’ai pu travailler scientifiquement avec Monique dans le projet OURAL « Ontologies pour l'Utilisation de Ressources de formation et d'Annotations sémantiques en Ligne », inscrit au programme interdisciplinaire TCAN (Programme interdisciplinaire CNRS « Traitement des connaissances, apprentissage et NTIC »), du CNRS/STIC. A l’époque, l’équipe était composée de : Cyrille Desmoulins (du LIG), Richard Faerber (du LISEC), et un doctorant (Faiçal Azouaou), et Céline Joiron (du Laria). Ce projet s’intéressait à l’utilisation de ressources de formation et plus particulièrement à la structuration et à l'organisation de celles-ci sous forme d'ontologies. Le contexte socio-économique de l’époque était celui de la croissance exponentielle des ressources pédagogiques en ligne, croissance non accompagnée de la construction de modèles et d’outils. La création de ces ressources n’était ni structurée, ni basée sur une analyse des besoins et usages. L’objectif du projet était donc de proposer des modèles et outils à base d’ontologies pour la gestion (indexation, recherche, réutilisation, annotation) de ressources pédagogiques en ligne basée sur une analyse préalable des besoins. Il s’agissait de construire ces ontologies, de définir et de prototyper des services pour l’enseignant, basés sur les rapports entre les documents pédagogiques et les représentations ontologiques de leurs contenus et usages. Ces services pouvaient être vus comme des spécialisations des fonctions générales d’extraction, de génération, d’indexation et d’annotation mises en évidence pour le Web sémantique. Ma participation s’est focalisée sur l’analyse et le recueil de besoins d’une vingtaine d’enseignants du campus numérique « International e-mi@ge », puis sur la conception d’un outil d’aide à la conception de ressources, basé sur l’ontologie e-mi@ge construite à partir de l’analyse des enquêtes de terrain. Ce travail s’est fait en étroite collaboration avec Céline Joiron et une doctorante en Sciences de l’Éducation, Hélène Trouillet. En 2004, il était évident pour moi, qu’elle soit « rapporteur » de mon HDR en 2004. Bien sûr dans son rapport, comme vous vous en doutez, la justesse et la pertinence de ses remarques, sa vision de pionnière faisait mouche. Elle avait comparé le concept de « plan pédagogique » que je modélisais dans ma thèse (en 1993 !), les qualifiant d’ancêtres des scénarios et enchainements de scénarios qui, en 2004 étaient discutés sur la scène internationale dans les langages de modélisation pour l’EAD. Cette réflexion m’a longtemps marquée ! Notre collaboration scientifique a continué ensuite jusqu’en 2015 (co-rédaction d’articles, rapporteurs de la thèse de mes doctorants, expertise ponctuelle au sein de la région Haut de France). Monique était toujours sur mon chemin de la recherche à Amiens. Encore en 2015, lorsque le laboratoire MIS a restructuré ses équipes, c’est encore sur ces conseils avisés que j’ai intégré l’équipe Perception en Robotique, pour me focaliser sur la co-conception d’environnements informatiques virtuels adaptables à l’usagers, dans le programme E-Cathédr@le du laboratoire. Alors, merci aux organisateurs de m’avoir donné l’occasion de remonter le passé, de raviver les souvenirs et de repenser aux actions communes et collectives ! J’en ai oublié c’est sûr. Je remercie aussi la vie, Martial, d’avoir mis Monique sur mon chemin. Je la remercie vivement pour tout ce qu’elle m’a apporté, tant sur le plan personnel et professionnel. C’est un honneur, un bonheur de l’avoir rencontrée, car il n’est pas meilleure inspiration dans la recherche que le contact d’éminents chercheurs. Encore merci ! Dominique Groux, MCF HDR, Laboratoire MIS, UPJV, Amiens. |