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4-4 juin 2025 Paris (France)
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Témoignages > Jacques BaudéHommage à Monique GrandbastienJacques Baudé mai 2025 Je ne pourrai pas être des vôtres à l’université Paris Cité mais je tiens Nous avons eu l’occasion de nous connaître dans le cadre du Comité scientifique national (CSN) chargé du suivi et de l'évaluation de l'expérience d'introduction de l'informatique dans l'enseignement général du second degré qui avait été mis en place en 1982 par Claude Pair alors Directeur des lycées. Comité dont tu fus la Présidente. J’ai pu apprécier ta compétence et ton engagement pour un enseignement de la sciences et technique informatique dès le secondaire. Inutile de rappeler que ce fut un des fils d’Ariane de l’EPI dont tu es membre. Le fonctionnement démocratique de ce comité à l’écoute du terrain est un de mes meilleurs souvenirs de cette période où il a fallu créer à partir de presque rien. Cette démarche démocratique fut tout l’inverse de celle des conseillers du ministre qui provoquèrent par deux fois (1992 et 1998) la suppression de l’option informatique des lycées après un procès bâclé. Ce manque de réflexion prospective nous a fait perdre des années bien difficiles à rattraper encore maintenant ... Je viens de relire le rapport de 1987 que tu as signé comme présidente du CSN, destiné à Monsieur Michel Lucius, directeur des lycées et collèges : « Bilan de six années d'expérimentation d'un enseignement optionnel d'informatique : analyse, interrogations et propositions ». L'observation du terrain expérimental avait été menée à partir de deux enquêtes de rentrée (1985, 1986) réalisées par la Direction des Lycées, des réunions de coordinateurs académiques, des journées d'études tenues à Sèvres, des comptes-rendus établis par des enseignants de l'option pour publication dans le bulletin « Options Informatiques » et de l'expérience personnelle de certains membres du Comité, eux-mêmes impliqués dans des actions d'animation, de formation ou de recherches avec des enseignants de leur académie. L’apport de l’EPI, bien implantée sur le terrain, fut important. L’essentiel est dit, déjà : sur la formation des enseignants, les contenus et pratiques pédagogiques, l’évaluation des élèves, les matériels et logiciels, l’avenir de cette option, les autres acteurs de l’informatique au lycée … et même une réflexion sur l’épreuve au baccalauréat où le rapport tient à préciser que le CSN, en accord avec une majorité d'enseignants de l'option, aurait souhaité « faire une place au contrôle continu, pour prendre explicitement en compte l'importance de l'activité de construction de projets dans l'option.» En septembre 1989, tu remets un important rapport au ministre de l’éducation nationale et au secrétaire d’État chargé de l’enseignement technique, intitulé « Les technologies nouvelles dans l’enseignement général et technique » dans lequel tu définis et argumentes trois domaines d’action prioritaires : la formation initiale de tous les personnels, la formation continue et un effort de recherche pédagogique associant les acteurs du terrain. Inutile de préciser que nous étions en parfaite communauté d’esprit. En 1992, tu rédiges l’introduction des Actes du colloque « L’intégration de l’informatique dans l’enseignement et la formation des enseignants » édités par Georges-Louis Baron et moi-même, dans laquelle tu rappelles notamment les enjeux essentiels de formation, « Sachons préparer nos futurs enseignants à exercer leur métier… »
L’insuffisante formation des enseignants reste encore aujourd’hui un obstacle majeur au déploiement de l’informatique sous toutes ses formes (enseignement de l’informatique et utilisation dans les disciplines et activités) dans le système éducatif.
Et l’IA va poser de nouveaux défis ! En 1984, tu avais participé au supplément du Bulletin EPI « Systèmes experts et enseignement », paru en décembre, en nous proposant un article prophétique « Le développement de l’intelligence artificielle concerne tous les enseignants » dans lequel tu écrivais « Je suis pour ma part persuadée que les applications de l’IA dans l’enseignement ne se feront pas sans les enseignants ; elles naîtront de la confrontation entre les idées nouvelles et l’expérience pédagogique acquise ... » . Tu montrais une fois de plus ton écoute attentive du terrain notamment des enseignants du secondaire.Tu as participé aux activités du groupe ITIC-EPI-SIF (groupe de réflexion sur l'enseignement de l'informatique et des techniques de l'information de la communication du primaire à l'enseignement supérieur), dont les travaux et interventions ont contribué à des avancées significatives, notamment la création d’une agrégation d’informatique et d’un Capes NSI.
Mais ce serait trop long d’en parler ici. Je renvoie, pour celles et ceux intéressés, aux comptes-rendus des réunions de ce groupe en ligne sur le site EPI.
Tu évoques naturellement ce groupe dans l’article que tu nous as proposé pour le numéro spécial d’EpiNet (février 2021) consacré aux 50 ans de l’EPI: « Enseignement de l'informatique et informatique dans l'enseignement, 50 ans déjà ! ». Il faut lire ou relire cet article. Je ne citerai ici que les quatre premières lignes qui pointent sur la « complémentarité des approches » autre fil d’Ariane essentiel de l’association :
« Le titre ci-dessus caractérise évidemment l'EPI, créée en 1971 dans le but de promouvoir l'enseignement de l'informatique et l'utilisation de l'informatique et des technologies de l'information et de la communication dans l'enseignement. Mais j'y retrouve aussi ma propre carrière, … » Que de souvenirs ! Et j’en oublie forcément ... Merci aux organisateurs de cet hommage de m’avoir donné l’occasion de revenir sur nos actions communes et collectives. Elles n’ont pas été vaines et ont permis des avancées même s’il reste encore beaucoup à faire [1]. Place aux jeunes ! [1] Comme le renforcement de la place des sciences dans les enseignements primaire et secondaire avec l’introduction effective d’une discipline informatique dès le collège. Les besoins de formation de toutes et de tous sont considérables. |
